jeudi 8 février 2018

Attention au piège « des élections coute que coute »

Attention au piège « des élections coute que coute »

Nous assistons impuissants à la détérioration de la sécurité sur l'ensemble du territoire malien et pendant ce temps, des sirènes retentissent déjà pour nous appeler aux élections de Juillet 2018. La présence de la force Serval puis de Barkhane depuis janvier 2013, n’aura pas suffi pour bouter hors du Mali les présumés djihadistes, qui hélas, marquent du jour au lendemain, leur présence au nez et à la barbe de la force française.
Le président IBK, n'a de toute évidence, trouvé ni la bonne stratégie sécuritaire, ni les moyens, encore moins les femmes et hommes pour renverser la tendance, même en cette année électorale, pour honorer ses engagements et promesses de campagne.
Et comme conséquence, il est attaqué de l’intérieur comme de l’extérieur. Les futurs candidats à l’élection présidentielle préparent leurs chevaux de Troie, tandis que ses amis de l’extérieur commencent à le lâcher.     
Les reportages acerbes et dirigés contre IBK et le Mali, ces dernières semaines dans les medias de l’ex puissance coloniale, prouvent à suffisance, qu’IBK n’aurait plus la bénédiction de nos protecteurs gaulois. Pour ce faire, les djihadistes sont à la manœuvre à l’intérieur, et les medias au bord de la seine, accomplissent le service après-vente.

Point besoin d’être dans le secret des dieux pour comprendre que la déstabilisation du Mali va se poursuivre en crescendo jusqu’aux élections de juillet 2018.
Justement des élections pour lesquelles, nos braves politiques qui voient une occasion rêvée d’accéder à Koulouba, ont déjà repris service.
Mais pourrions-nous réellement parler d’élections au Mali pendant que le fondement de la nation même est en péril ?
Les élections de 2013, qui ont vu IBK accéder au pouvoir, ont- elles résolu nos problèmes d’existence de souveraineté ou les ont- elles exacerbés ?
A qui profiteraient des élections sur mesure et dans des conditions, où l’état est quasiment absent au nord et au centre du pays ?

Ne nous trompons pas d’adversaires. A l’heure actuelle, qu’avons-nous besoin ?
Avons-nous besoin d’élections avec un futur vainqueur, qui ne pourra, de toutes les façons, rien résoudre, tout seul ?
Où avons-nous besoin de stabilité d’abord, car Il est indéniable que les élections ne peuvent que se tenir que dans un pays normal, stable. Le Mali l’est-il ?
Je ne mettrai pas de gants pour répondre par la négative : le Mali est aujourd’hui cogéré par la Mission onusienne, la force Barkhane, les mouvements armés et le Gouvernement. Dans ces conditions de cogestion, le tort d’IBK est moins de n’avoir pas tenu ses promesses électorales, mais d’avoir géré le Mali comme un pays normal avec une gouvernance hélas décriée par beaucoup de nos compatriotes.  

Attention donc aux sirènes qui ont déjà commencé à chanter qu’il faut des élections coute que coute. Si nous n’y prenons garde, nous risquons de retomber dans le même piège de 2013, à savoir élire un Président qui ne pourra rien faire sinon avoir quatre oreilles pour écouter l’ONU, la France à travers Force barkhane, les mouvements armés et bientôt la force G5 sahel. Trop d’intervenants pour un Président qui sera de toutes les façons mal élu par ceux-là qui voudraient qu’il soit ainsi. Quel est ce pays en guerre qui a organisé des élections ?     
Comme disait l’autre, sachons raison garder et stoppons dès maintenant le chaos qui se profile à l’horizon avec des élections arrangées en avance, c’est-à-dire des élections qui se tiendront là où les intervenants, les forces en présence au mali, voudraient qu’elles se tiennent.
Que faire ? Me diriez-vous ?
Nous ressaisir pour rebondir. En quoi faisant ?
En nous élevant au-dessus de nos divergences politiques, de nos ambitions politiques pour sauver la maison commune : le Mali 
Si nous voulions remettre debout le Mali, il nous faut nous sacrifier: être prêt à mourir dignement. Nous n'avons pas d'autre choix : accepter le sacrifice pour renaitre ou exister par et pour les autres dans l'humiliation.
IBK qui aurait dû être en 2013 un Président élu de transition, a, aujourd’hui, la lourde responsabilité de tirer les conséquences justes.
Si j’étais lui, je mettrai en place un gouvernement d’union sacrée, de défense de la république, resserré autour de 15 femmes et hommes, volontariste prêt à mourir pour la patrie, avec pour seule mission: mettre debout le Mali.  
Ce gouvernement devrait avoir un mandat clair et de pleins pouvoirs pour une durée de deux ans.
Je demanderai à tous les acteurs politiques de mettre en hibernation toutes leurs activités politiques pendant toute la durée du gouvernement d’union sacrée pour lui permettre de travailler pour l’honneur du Mali.
Comme preuve de ma bonne volonté, je m’engagerai solennellement devant la nation à ne pas me représenter à un poste électif.
Nous devrions choisir entre « avancées démocratiques », synonyme d’élections coute que coute, avec au bout, la cogestion et la corégence ou la restauration de la sécurité et le développement économique, d’abord.
Le destin du Mali n'est pas dans le protectionnisme des forces d’intervention, mais dans chacun de nous.
Le Mali est à refonder et pour ce faire aucun sacrifice n’est de trop. 

Yachim MAIGA
30 Janvier 2018
  






mardi 8 août 2017

 
 
La Cour constitutionnelle du Mali demande dans sa décision rendue suite aux plaintes déposées par un groupe de députés, de corriger les erreurs et omissions dans la mouture de la révision constitutionnelle. Ce qui revient à renvoyer, sans le dire , la mouture à l'Assemblée nationale.
Problème: le parlement qui n'a voté que 50 lois sur 90 au cours de sa session ordinaire d'avril, sera rappelé en extraordinaire pour revoir leur mauvaise mouture , pourtant passée dans les maill...es dans un premier arrêt de la Cour Constitutionnelle du 6 juin passe.
Leçon à retenir: les députés requérants ont sauvé la face de nos neuf mages de la Cour, car s'il
n'y avait pas eu recours, la mouture truffée d'erreurs matérielles serait tout de même votée. À leur décharge, nos neuf mages dans leur grande sagesse et avec toute leur expérience , ne pouvaient déceler toutes les erreurs matérielles en moins d'une journée. D'ailleurs ces erreurs qui ont finalement sauvé la face de nos neuf mages et de nos honorables députés et Ministre en charge.
Janjo donc à nos neuf magistrats qui ont renvoyé grâce au coup de pouce des députés requérants, la mouture à notre Ministre Tapo qui n'a jusque là pas beaucoup de baraka avec les défis à lui confies: en 1997 il a lamentablement échoué dans l'organisation des élections générales en tant que Président de la première CENI
Et le voila en face d'un autre échec: va t'il cette fois ci tirer la leçon qui s'impose en démocratie: démissionner?
Quand on joue mal dans une équipe soit on cede sa place soit l'entraîneur se charge de te faire remplacer.
En attendant mettons tous la balle à terre et jouons ensemble pour le Mali: le patrimoine de toutes les plateformes...

Visite de la procureure de la CPI au Mali : attention au piège !


Visite de la procureure de la CPI au Mali : attention au piège !

Dans le JT de 20H de l’ORTM du 7 Aout 2017, le Ministre malien de la Justice, Me Ismail Konate, annonçait dans une naïveté déconcertante, la visite prochaine du procureur de la CPI, Fatou Ben Souda. Le Ministre était visiblement fier de cette annonce et ne se doute point de ses conséquences pour le Mali. Il ajoute même que les fosses communes découvertes dans le Nord du mali, prouveront les crimes que certains rebelles ont commis. Qui a découvert ces fameuses fosses communes dont on parle beaucoup ces derniers jours ? Qui sécurisent ces fosses communes en attendant une éventuelle enquête internationale à défaut d’une enquête nationale car l’état malien n’ayant pas l’autorisation de s’y rendre pour le moment. Le Ministre en charge de la justice équitable s’est même offert un commentaire de trop en ciblant les rebelles comme auteurs des fosses communes. Certes de lourds soupçons pèsent sur les rebelles, mais lui Ministre est mal placé pour tirer des conclusions avant même l’enquête.     

L’état malien est mal barré, absent du théâtre de ces fosses communes, il n’a aucun pouvoir, ni de les sécuriser pour éviter toute manipulation, ni  d’enquêter sur place. Peut-il compter sur ceux qui ont découvert les fosses communes et sur la procureure de la CPI ?  J’en doute fort car il y a bien avant la découverte de ces fosses communes des exactions sues de tout le monde, notamment l’assassinat lâche du capitaine Bad et ses compagnons égorgés à Aguelhoc.

Penser maintenant que la visite de Fatou Ben Souda est une chance pour le Mali d’attraper les vrais auteurs des crimes odieux commis dans le Nord du mali, serait de la naïveté au sommet de l’état malien.

C’est pourquoi il ne sied pas à un Ministre de la république d’applaudir des deux mains la visite de la  procureure de la CPI, car ça pourrait se retourner contre le Mali. La visite de cette dernière sur le théâtre des atrocités ne devrait en aucune manière se dérouler sans la partie malienne. C’est de cela dont nous avions besoin d’être rassurés, Monsieur le Ministre en charge de la justice équitable.

Evitons le zèle excessif et les déclarations qui pourraient couter cher à l’état malien plus tard. Si nous chantons le janjo a Fatou Ben Souda et que demain, ses conclusions pointent non pas les rebelles, mais les militaires maliens et les milices pro gouvernement, qu’allez-vous dire aux maliens ?

Les faits sont têtus : un seul soit disant djihadiste a été arrêté et jugé pour le fameux crime que nous connaissons tous : destruction de mausolées à Tombouctou, tandis que ceux-là qui ont égorgé froidement le Capitaine Bad et ses compagnons courent toujours disons se la coulent parmi nous.  

Sachons, donc, raison garder, pour ne pas auto condamner par avance l’état malien dans ce nouvel épisode de distraction de fosses communes, qui hélas ni le Ministre ni un autre membre du gouvernement ne peut vérifier car interdits de fouler le sol de Kidal.

Le vrai et seul combat qui vaille d’être mené, est celui de l’union sacrée autour de la République. Il est temps de mettre fin à la recréation de la révision constitutionnelle pour nous remettre au travail : ramener la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire afin de peser d’une seule voix sur toute enquête internationale concernant le Mali.   YM

Kinshasa, le 8 Aout 2017

mercredi 19 juillet 2017

Le bal des vautours

Le bal des vautours
 Les vautours affamés sont de retour;
Ils n’ont ni yeux ni oreilles ;
Ils sont prêts à se précipiter sur leur proie ;
Cette proie longtemps enviée, le Mali ; ...
Ils se l’offriront à cœur joie ;
Ils le dépèceront ce « sama sogo » pour lequel, ils ne reculeront devant rien ;
Trimballé, malmené par cette maudite trouvaille du mande mansa ;
Mali, tu es sans défense ;
Le bal des vautours a déjà commencé ;
Ils te traineront dans la boue ;
Ils inventeront mille astuces, pour te garder par terre ;
Ils rivaliseront de ruses pour montrer au mande mansa ;
Que ça vaut la peine de te découper en morceaux ;
Ils sont dans l’arène pugilistique pour mobiliser leurs troupes ;
Les scribes et les crieurs publics sont appelés à leur rescousse ;
Les vautours mis en hibernation reprennent leur envol ;
Vers les coins et recoins d’ici et d’ailleurs pour montrer leur allégeance au mande mansa ;
Menaçant ceux et celles qui osent s’opposer à eux ;
Ils montreront si besoin, leurs muscles plus tard;
Pour te fragiliser davantage, ils font appel aux mages ;
Comme si cela ne suffisait pas, ils mettent à contribution les saints et leurs talibés ;
Qui jurent de décréter la fatwa sur qui s’opposerait à mande mansa et à leurs saints
Ils n’oublient pas aussi de quémander les faveurs des somas et autres sorciers ;
Ils feront tout pour te courber l’échine, Mali ;
Mais tu te libéreras de ces vautours;
Tu te relèveras ;
Pour être debout sur les remparts,
Pour l’honneur de celles et ceux qui te pleurent en silence ;
Qui ne te trahiront jamais ;
Tu vivras éternel, Mali !, Kinshasa, 19 Juillet 2017
Yachim

mardi 14 février 2017

Grève des magistrats, ne jetez pas de l’huile sur le feu


Lettre à Monsieur le Ministre de la Justice du Mali : grève des magistrats, ne jetez pas de l’huile sur le feu

 

Je suis depuis Kinshasa le bras de fer entre vous et les magistrats.

Je dois vous avouer que votre intervention à l'ORTM sur la grève m'a laissé pantois.

J'ai été surpris et choque de vous entendre décortiquer au détail près, le salaire d'un magistrat.

Je ne pense pas que dans la culture malienne, qu’il était séant de divulguer le salaire de fonctionnaires fussent-ils en grève illimitée.

Mon constat: c'est comme si vous cherchiez à mettre les maliens contre les magistrats, mais vous, vous devenez leur ennemi à abattre.

Au lieu que cela arrange la situation ca l'aggrave au contraire.

La conséquence principale : les contribuables seront chauffes à bloc contre les magistrats et pourront difficilement croire en leur justice

Seconde conséquence: les magistrats humilies deviennent des lions enrages, et la réconciliation entre vous et les magistrats d'une part et d'autres parts entre les magistrats et les justiciables à court et à moyen terme est hypothéquée.

A mon humble avis, le pouvoir judiciaire étant déclaré dans la Constitution indépendant de l’exécutif, vous en tant que Ministre, n’aurez pas dû les humilier à ce niveau, en les déshabillant devant les téléspectateurs et sans qu’ils aient la possibilité de vous apporter la contradiction.  

Vous êtes aussi, si je ne me trompe pas, Ministre en charge des droits humains et de tous les maliens.

La démocratie est un comportement au quotidien, j’aurai aimé voir ce jour à l’ORTM vous et les magistrats dans un vrai débat contradictoire et non dans une charge unilatérale du Gouvernement contre eux.

Je continue d’avoir une grande estime en vous en tant que défenseur des droits de l’homme et même en votre qualité de Ministre de la république, je suis sûr que vous ne perdez pas de vue votre idéal.  

Je n’ai pas l’habitude de partager mes prises de positions ou avis avec un membre du Gouvernement, car je pense qu’il a suffisamment de conseillers expérimentes et valables, mais ma confiance et mon admiration pour vous, m’ont poussé à le faire.

Au contraire j’ai pour habitude d’interpeller un membre du Gouvernement à travers une lettre ouverte.

Nous sommes tous des citoyens qui voulons voir notre pays debout et il n’y a pas de méchants maliens et de bons. Les Ministres de la république en mission au nom du peuple, sont aussi bons ou mauvais que nous autres citoyens lambda ou nos magistrats.

La solution comme grèves  çà  et là est le signe révélateur d’un mécontentement qui comme le volcan, finira aujourd’hui ou demain, par se mettre en action. Et ce jour, il sera déjà trop tard pour faire quelque chose.

Les citoyens sont écœurés de voir comment les maigres ressources sont détournées par cette petite minorité de dirigeants a tous les niveaux.  Et ceux qui vont en grèves se disent que comme ils ne peuvent pas se faire les poches, ils vont réclamer, quitte à mettre les gouvernants dos au mur, sachant bien que ce qu’ils demandent est trop, impossible à obtenir.  

Et pourtant des sommes pharaoniques sont détournées chaque année si l’on s’en tient aux rapports des services de contrôle qui pourrissent dans les tiroirs à Koulouba.

Combien de montants sont détournés chaque année au niveau des services de recouvrements de l’assiette ?  

A combien s’élèvent les dépenses mensuelles de la Présidence de la République?   

A combien s’élèvent les montants engloutis dans la centaine de voyage du président à l’extérieur depuis son accession au pouvoir ? Et pour quel impact économique ?

Je pourrai continuer à égrener toutes les structures dévoreuses des maigres ressources du Mali, je ne finirai pas la liste toute la journée.  

Toutes ses frustrations poussent et à juste titre, les fonctionnaires à se faire justice à travers les grèves.  

C’est l’injustice sociale qui engendre les monstres opposés aux déprédateurs de la république.

La seule solution : attaquer le mal à la racine : tuer le système des déprédateurs par le bon exemple au sommet. C’est un travail de titan qui prendra le temps qu’il faut.

Voilà Mr le Ministre, ce que je voulais partager avec vous, car je suis persuadé que vous mesurez l’ampleur de la situation. Certes je ne suis ni votre conseiller, ni l’avocat des magistrats, mais je me suis permis, en tant que citoyen et militant de Mali, d’attirer votre attention sur ce que je considère  comme une gestion conjoncturelle de la grève.

Je vous prie Mr le Ministre d’accepter par avance, mes excuses sincères, si mes mots vous ont offensés. Je voudrais vous rassurer que mon seul but était d’apporter ma contribution comme citoyen qui ne veut point être un citoyen inutile, ne s’intéressant pas à la gestion de sa cite, de son pays.

Mes amitiés

Yachim MAIGA,

Kinshasa, le 8 Février 2017

 

 

Dites-lui que le Mali mérite mieux !


Dites-lui que le Mali mérite mieux !

 

Dites-moi, ce qui arrive à  mon pays ?

Dites-moi, qu’a-t-il fait de mon pays, depuis qu’il s’est installé sur les monts mandingues ?

Dites-moi qu’a-t-il fait de « le Mali d’abord », depuis qu’il s’est offert l’avion de la discorde ?

Dites-moi, pourquoi tant de scandales financiers, depuis qu’il est arrivé ?

Dites-moi, qu’a-t-il fait de la démocratie qui l’a porté au pouvoir ?

Qu’a-t-il fait pour que les défenseurs de la patrie ne meurent pas comme des mouches ?

Qu’a-t-il fait de ses amis religieux pour que, eux qui jadis, unis et forts, se tournent dos ?

Qu’a-t-il fait de ses deux premiers tous jeunes premiers ministres, pour que l’un devienne aphone, l’autre tornade ?

Qu’a-t-il fait pour le Nord du Mali, qui l’a porté comme messie ?

Qu’a-t-il fait depuis, pour que chaque jour qui passe, ce Nord du Mali perde confiance en lui et perde espoir ?

Dites-moi, qu’a-t-il fait pour mettre fin au décompte macabre des morts évitables ?

Hier, le Nord comptait ses morts, aujourd’hui dans le centre et au sud, le décompte macabre continue

Qu’a-t-il fait pour que tout le Mali s’embrase ?

Ici ce sont des violences communautaires, avec morts d’hommes y compris d’enfants innocents ;

Là-bas, ce sont de jeunes soldats partis défendre la patrie qui meurent sans pouvoir se défendre ;

Qu’a-t-il fait pour que sédentaires et éleveurs, peuls et bambaras commencent à s’entretuer dans le centre du Mali?

Pendant ce temps, ses ministres de la république dépensent l’argent du pauvre contribuable, pour disent-ils, parcourir le Mali pour semer la bonne parole de l’entente nationale…pour décréter la réconciliation ;

Pendant ce temps, des élus du peuple, entament la croisade envers et contre tous, pour annoncer sa candidature pour 2018, qu’il le veuille ou pas, préviennent-ils ;

Pendant ce temps, des citoyens non maitres de leur destin, meurent sans gémir, quelque part, dans un bled du Mali profond.

Qu’a-t-il fait de sa lutte contre la corruption décrétée en grande pompe médiatique en 2014 ?

Pendant ce temps, ceux-là censés porter le couteau dans la plaie de la gangrène corruption, cherchent justice dans la rue,

Eux qui se devaient de nous protéger, se retrouvent eux-mêmes déboussolés et jetés en pâture,

Pense-t-il que ces gardiens du temple, déshabillés et humiliés pourront un jour regarder leurs justiciables en face ?

Qu’a-t-il fait pour éviter ou apaiser les foyers de tensions sociales par ci - par la ?

Pendant ce temps, il continue de voyager, comme si de rien ;

Pendant ce temps, le tapis rouge l’accompagne même dans les cérémonies funéraires, comme ce fut le cas à Ségou, et tout récemment à Gao,

Pendant ce temps, ses ministres ne manquent pas une occasion pour lui prouver qu’ils sont à la tache sur le terrain,

Pendant ce temps, même son meilleur ennemi du Nord, à qui le Mali a offert l’hospitalité pendant la  guerre de libération, humilie et chasse ses indésirables concitoyens dans des conditions infrahumaines ;

Pendant ce temps, la place de Bagadadji fourmille de nouvelles abracadabrantes qui ne font pas honneur à la représentation nationale. 

Une représentation nationale qui ne mérite pas de gaspiller son énergie et ses moyens dans des démentis dignes du temps stalinien, relatifs à l’affaire dite : « la secrétaire du Président »

Le Mali mérite mieux que ces feuilletons interminables de scandales du fils, du père et du « saint beau-père », qui n’en finissent pas de plonger le pays dans la désespérance et la fatalité. 

Dites-lui que le Mali va très mal ;

Dites-lui que l’espoir est toujours permis pour redresser le Mali, vers « le Mali d’abord », vers le Mali dont nous rêvons tous : le Mali fier et debout dans le concert des nations ,

Le Mali, terre de brassage culturel, havre de de paix et de vie éternelle….

 

Yachim MAIGA

vendredi 20 janvier 2017

Gao, tu vaincras


Gao, tu vaincras

 

Gao, la martyre

Gao, la résistante

Gao, la révoltée

Gao, la combattante

Gao, la victime

Gao, l’insoumise

Gao, la victoire sera de ton coté

Jamais, tu ne céderas aux sirènes maléfiques et à la peur

Gao, tu es ma fierté dans la douleur

Tu es ma joie dans le malheur

Tu vivras, car tu ne peux pas mourir

Tu vaincras l’ennemi

Tu naitras de ton sang versé

Du sang qui coule dans les veines de tes filles et fils

Qui disent non à la terreur

Qui n’ont jamais reculé devant la mort

Gao, tes filles et fils te vengeront

Digne et fière comme tes ancêtres harikoye, gandakoye et hakoye

Tu seras toujours là, debout

Pour la vie et l’Esperance

Tu vaincras

 

(Prière d’un citoyen de Gao, après avoir appris avec consternation ce qui vient d'arriver à Gao: le lâche carnage de ce jour 18 Janvier 2017.)