jeudi 3 janvier 2013

Que retenir du discours du nouvel an du Président intérimaire du Mali ?

Que retenir du discours du nouvel an du Président intérimaire du Mali ?

Depuis le début de la tragédie malienne, le Président nous a habitués à un discours rassembleur.
Dans ce dernier discours de  l’année 2012, on ne pouvait pas s’attendre de plus de sa part.  Dans un style bien huilé, c'est-à-dire paternaliste, il a dit ce que bons nombres de maliens aimeraient entendre : Libération des 2/3 du territoire, élections et j’en passe. Dans un discours qui ne blâme personne et qui distribue des prix à tour de rôle, il a cette fois ci encore réussi son rôle de prestidigitateur politique. En analysant le discours on se rend compte qu’il ne contient aucune indication sur le calendrier de négociations et des élections à venir. Toujours les mêmes promesses contenues jadis dans son discours de retour de la France en juillet 2012.
Le problème du Mali à mon humble avis n'est pas un problème de moyens, mais bien un problème de leadership au sommet. Dioncounda n'étant pas capable d'impulser quelque énergie que ce soit, finira par agacer le citoyen, mais aussi ceux la qui sont à l’ origine de son pouvoir: les militaires. Quelques parts, les militaires pourraient se dire en leur fort intérieur:
« Peut être qu’on ferait mieux que ces civils bardés de diplômes qui réfléchissent moins et agissent peut.. »  Ce me semble pourquoi, les militaires sont a l'affut au cas où,  c'est humain,  même si ils nous agacent et dérangent le processus.
Mais enfin ouvrons grandement les yeux et disons nous les choses en face: aucun changement n'est possible avec ceux qui nous gouvernent. On a beau reformer une voiture de seconde main, elle reste une voiture occasion. On ne peut faire du neuf avec du vieux. Regardez les nominations en conseil de ministres et vous vous ferez une idée que nous sommes toujours dans un système de rétropédalage des régimes passes ou déchus.
J’ai honte quand je vois le Gouvernement battre le rappel des troupes du passé comme si les cimetières ne sont pas remplies d’indispensables. Aucune chance pour l'ascension des jeunes. Des retraités forcés à reprendre service quand des milliers de jeunes formés croupissent dans le chômage.  
A vrai dire le discours ne contient aucun élément nouveau. Que retenir alors du discours ?
A chacun de faire sa religion selon qu’on soit dans son palais ou dans sa case, mais une chose doit nous unir : plus question de laisser les politiques détruire notre beau pays : le Mali, car comme disait l’historien grec Thucydide « Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. »


Yachim MAIGA,
Port-Au Prince, le 3 Janvier 2013

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