Tribune : les religieux dans l'arene politique -une realite au Mali

Le Haut Conseil Islamique, HCI, représente au Mali ce qu'est le lobbying juif aux USA pour tout politicien qui aspire s’installer dans le bureau ovale de la Maison Blanche.

Ne perdons donc pas de vue cette réalité politique quand nous abordons la connexion de nos politiques avec le HCI, ou les religieux.

Aux USA comme au Mali, malheureusement, les potentiels électeurs pèsent plus qu'un magistrat ou un serviteur de l’état.

Sans vouloir justifier ou faire l'avocat du diable de IBK, qui ne croirait de toutes les façons pas qu’un gnengo ou petit monsieur puisse prendre sa défense, je dirai que IBK est dans son rôle de supporter "ses bienfaiteurs de HCI " qui l'ont soutenu ouvertement à la présidentielle passée.

Hélas la religion a fait irruption dans notre espace religieux, comme partout ailleurs dans le monde. Les connexions dangereuses entre les lobbyings religieux (sectes) ou d'affaires sont une réalité partout y compris chez nous.

Aux USA ou en Israël, le Président jure sur le livre saint de sa religion et personne ne crie haro sur le baudet, mais au Mali, gare au religieux qui se  prononcera sur un tel sujet.

A mon humble avis, le problème n'est pas l’immixtion de la religion dans la politique, mais la sincérité et l'impact que ça peut engranger pour un vrai changement.

Si en 2013 les religieux ont massivement voté pour IBK pour le Mali, le voteront ils une prochaine fois ? C'est cela la question importante pour moi. 

Aux USA le même lobbying juif qui a voté pour un républicain, a voté pour un démocrate. Nos religieux feront- ils de même?

Ayons le courage de voir les choses en face et de les aborder avec le réalisme qui caractérise la géopolitique présente du Mali.

Oui le poids des religieux est une donne avec laquelle il faut désormais compter, il s'agit de faire en sorte qu'elle soit une valeur ajoutée pour changement au Mali.

Il est grand temps que nous nous mettions en harmonie avec nos réalités, nos savoirs locaux pour trouver les solutions nationales pour une gouvernance adaptée à notre culture de penser et de vivre.

Vivement que nous abordions 2016 en citoyens utiles ou chacune et chacun apportera sa contribution, car selon Thucydide  , je le cite : « Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile »

  

Yachim MAIGA

Kinshasa, le 30 décembre 2015