jeudi 23 février 2012

Rébellion au Nord Mali: Vers une inévitable transition

Rébellion au Nord Mali
Vers une inévitable transition

Les assurances d’ATT à la classe politique d’organiser, vaille que vaille les élections du 29 avril s’émoussent comme une peau de chagrin. Quelle naïveté de la part de ceux la qui sont appelés à briguer la magistrature suprême de notre pays ? J’ai honte de nos hommes politiques, qui continuent  à prendre pour la réalité leur désir d’accéder à Koulouba, même au prix d’une scission du territoire national. Vont-ils se rendre compte de la réalité ? J’en doute fort, car la seule chose qui compte pour eux, est l’organisation des élections ; la défense du pays, elle peut attendre. Hélas, quand ils sortiront enfin de leur hibernation, ils rateront le train de la transition.

Nous sommes de ceux qui ont, dès le début des hostilités, avancé l’idée d’une 'inévitable transition. Nous préconisions déjà de ne pas attendre le matin du 29 avril 2012 pour se rendre compte de l’évidence : l’impossibilité d’organiser sur le territoire national des élections pour tous les maliens. Selon les échos qui nous parviennent du Mali, l’on commence à murmurer entre quatre murs, une probable transition. A notre niveau la question n’est plus a la probabilité de la transition, mais : Avec qui ? Et pendant quelle durée?
C'est plus facile de répondre à la première question: avec qui? Sans ambages nous dirons avec tous les maliens patriotes et volontaires.
Il ne s'agit point pour nous d’une transition prévue par la Constitution,  c'est à dire un intérim du Président de l'Assemblée nationale pendant 40 jours (c'est ce que dit la constitution).  Une telle transition constitutionnelle ne résoudra pas de toutes les façons les problèmes. Elle ne pourra pas résoudre le problème de la rébellion, ni celui des élections en 40 jours car pendant ce temps selon les juristes, le Président intérimaire ne peut même pas former un nouveau gouvernement, a plus forte raison prendre des décisions importantes engageant la Nation.

Alors que faire faire comme disait Lénine? Il faut a notre humble avis, penser à une transition forte, une transition modèle Egypte ou Algérie au moment de la victoire du fis.
En quoi faisant? En créant Un Conseil de défense de la République, mais pour cela deux options s'offrent  au Mali: Si ATT aime encore ce pays qui lui a tout donné, s’il a encore un peu de logique militaire, il fera ce que Sun Tzu le stratège militaire chinois recommandait en la matière: s'effacer pour des patriotes civils et militaires volontaires. Ces patriotes qui n’ont rien à se reprocher vis-à-vis de la gestion de la rébellion prendront le destin de la guerre injuste que les rebelles nous ont imposée. Il sauvera ce qu’il ya à sauver en s'effaçant dignement pour l’intérêt supérieur de la nation malienne en mettant lui même en place le Conseil de défense de la République. Ce Conseil de défense de la république devrait avoir tous les pleins pouvoirs en décrétant l’état d’urgence. L'état d'urgence, c'est le mot dont il va falloir s’habituer : n’ayons pas peur des mots, notre General ATT aurait du déclarer depuis fin janvier l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire. Toute chose qui aurait pu lui donner les coudées franches pour laisser la place à ce Conseil de défense de la République sans humiliation, car comme disait Montesquieu dans « esprit des lois », « une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi, mais elle doit être loi parce qu’elle est juste »

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La seconde option qui s'offre: c'est la méthode forte: Si ATT s'accroche à son palais de Koulouba, les maliens patriotes militaires et civils doivent tirer toutes les conséquences et prendre les mesures adéquates pour l’écarter.
Ce sont les deux options qui s'offrent selon nous au Mali, car il ne faut pas compter sur l'option consensuelle politique  pour les raisons évidentes de leur échec  commun.
Tous les politiques qui gravitent au pouvoir de 1991 à maintenant sont aussi autant comptables qu’ATT dans la situation actuelle. Souvenons seulement de ce leader d'un grand parti ci-devant candidat présidentiel, qui disait qu’il fallait être avec ATT pour ne pas avoir la sécurité d'état sur le dos. Point besoin d’être politologue pour déchiffrer un tel message d’un chef de parti qui a accompagné et cautionné la gestion consensuelle de ATT. Récemment encore un autre mastodonte de la classe politique malienne, dont les somas prédisaient Koulouba, disait qu’il n’est pas griot mais qu’il ne peut pas passer sous silence l’excellent travail d’ATT. Les exemples ne finissent qui démontrent le naufrage total de la classe politique malienne dans la gestion du pouvoir de ATT  Donc nos braves hommes politiques sont disqualifies pour conduire la transition.
Il a fallu que des épouses dans le désarroi expriment leur colère dans les rues que nos braves politiciens se mêlent de la danse. De toutes les façons ces leaders politiques ne pourront même pas s’entendre sur la gestion d’une transition. On voit déjà comment chacun d’eux cherche à faire de la récupération politique du plan d’actions politique concocté dans une précipitation inimaginable. En lisant les 17  recommandations de plan, on se rend compte qu’ils sont à mille lieus de la réalité.

On ne peut donc, pas compter sur la classe politique actuelle malienne qui a montré ses limites dans la gestion car n’ayant pas été capables d’anticiper sur les événements.
Sur qui compter pour mener une transition patriotique? Ne nous nous sous estimons pas, notre cher pays compte des civils et des militaires valables comme ce jeunot de capitaine BAD,  mort héroïquement à Aguel hoc, les armes à la main, j’allais dire  sans armes mais avec dignité.
La mort de BAD et de tous les autres anonymes militaires noirs et blancs morts atrocement a Aguel Hoc et dans d’autres contrées, doit être notre hymne pour que leur mort ne soit pas vaine.
Les patriotes civils et militaires attendent beaucoup de nous, ils ont besoin de notre confiance et de notre accompagnement pour accomplir l’action salvatrice qui nous conduira vers une transition légitime. Chaque malien est aujourd’hui responsable de ce qui pourrait arriver demain si nous restons inactifs.
Je finis par cette pensée de Thucydide, Historien grec du Vème siècle avant notre ère : « Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile »

Yachim MAIGA
Port-Au Prince, le 20 Février 2012


jeudi 2 février 2012

Guerre au Nord Mali: Oui nous pouvons éviter le pire

Guerre au Nord Mali
Oui nous pouvons éviter le pire

Des images d’une horreur indescriptible circulent sur les sites d’informations et sur les fora de discussion depuis quelques jours. Ce qu'il faut a tout prix éviter c'est l’amalgame, on n'est pas très loin de qui est arrivé au Rwanda, que dieu nous préserve.
Je confirme que sur la base d'informations vérifiées il y a bel et bien eu morts à Aguelhok de militaires maliens de toutes les couleurs. Dans une fosse on a retrouvé 7 soldats maliens touaregs et trois soldats maliens bambaras mutilés.
Je voudrais par ce message, lancer un appel à tous les patriotes d'ou qu'ils se trouvent de véhiculer le langage de la paix.
Les mosquées, les églises doivent être mises à profit pour véhiculer le langage de l'amour.
Souvenons nous de ce qui est arrive au Rwanda, c'est par la faute de quelques  arrivistes politiciens (dommage que c'est toujours les politiciens). ATT n'a jamais su gérer le problème, à nous de trouver une voie, il n'yen a pas d'autres, la voie de l'action pour la paix.
Nous devrions véhiculer le message selon lequel, à Aguelhok, il n'y a pas eu seulement que des morts de soldats de couleur noire mais aussi des morts de touarègues restés patriotes. Ils ont payé cher de leur amour pour la patrie, rien qu'avec ces images de soldats touarègues morts sur le champ de l'honneur pour la patrie, nous devrions nous sacrifier pour la paix.
Dommage qu'ATT n'aie pas eu à inviter les leaders religieux, politiques à s'investir sans attendre dans la recherche de la paix partout sur le territoire national.

Pour rappel, il existe une légende « surgo nda gabibi » qui veut dire littéralement : « le targui et le songhaï » pour nous dire que nous sommes condamnes à vivre ensemble. J’ai souvent fait référence à cette légende dans mes tribunes sur les questions du Nord. Je l’ai encore utilisée dans mon  film documentaire intitule : flamme de la paix » que j’ai réalisé pour le compte du PNUD Mali c’était en 1997.  Ce film existe encore dans les archives du Fespaco de 1997 et de l’ORTM.
Il est bon qu’on puisse rediffuser le film pour montrer a quel point l’amalgame est a éviter.
Voici donc la légende : « Il était une fois, une jolie Princesse noire, princesse dont la beauté avait mis en concurrence plusieurs princes des contrées environnantes. L’heureux élu fut un prince targui. De l’union naquit un garçon blanc. La légende raconte que cette union fut éphémère et que de son second mariage avec un prince noir, la princesse conçut un garçon noir. A l’âge adulte un conflit de terre opposa les deux frères. Chacun décida de faire appel aux siens et un beau jour, malgré les suppliques de leur mère, l’armée blanche de l’ainé et l’armée noire du cadet, s’apprêtaient à en découdre, lorsque la malédiction divine  tomba comme un couperet. Les deux armées avec en tète les deux frères, furent transformées en pierres.  Ce sont les trois rochers en aval des chutes de Tossaye, au milieu du fleuve Niger. De très loin, les rochers, (la mère, et les deux armées) donnent la terrible image de deux troupes prêtes à en découdre, avec au milieu une femme, le sein droit tendu vers le ciel, réclamant le châtiment suprême.»

« Ne nous reposons pas sur nos acquis, mais efforçons-nous de construire la paix, de vouloir que la paix soit dans le cœur et dans l'esprit de chacun » disait John Kennedy.  « Ne négocions jamais avec nos peurs, mais  n'ayons jamais peur de négocier » disait encore John Kennedy. Le Mali est un grand peuple, un peuple divers et uni dans sa culture et sa géographie. Nous avons les ressources nécessaires d'y parvenir à la paix, seulement il faut mettre le prix.
Yachim MAIGA
Port-Au Prince, le 2 Février 2012

Guerre au Nord Mali: ATT doit partir et laisser sa place à un conseil de défense de la République

Guerre au Nord Mali
ATT doit partir et laisser sa place à un conseil de défense de la République

Le discours à la nation Président ATT d’hier soir est un message certes d'apaisement mais un message qui risque d’être arrivé en retard. Espérons seulement qu’il sera entendu et que le pire soit évité da sn nos villes et villages. Prions Dieu à pouvoir surmonter cette ultime épreuve.
Je me retrouve dans le discours du Président, même si nous sommes de ceux qui ont toujours critiqué son laxisme et son manque de vision dans la gestion globale du problème du Nord.
Nous n’avions jamais cessé de le  marteler, l'Etat a failli à ses missions régaliennes de défense du territoire par son manque d'anticipation dans la crise post Kadafi. L'état n'a pas su évaluer à sa juste mesure l'implication de la défaite du guide libyen sur la sécurité de notre pays. Pourquoi c'est le Mali seul qui récolte les armes de Kadhafi? 
On peut continuer à se poser des pourquoi jusqu'a demain, on n'épuisera pas les failles de l'état malien.
Le vin est versé il faut le boire. L'heure n'est plus à la critique qui a raison qui n'a pas raison, l'heure est à la lutte pour la préservation de l'unité nationale du Mali, et pour cela aucun sacrifice n'est vain.
Il nous faut trouver la force pour surmonter nos différences et faire une union sacrée autour des forces armées et de sécurité. Une nouvelle ère s'ouvre sur le mali, malheureusement pas l'ère dont nous rêvons, mais bien l'ère de la résistance pour sauver l'unite nationale.
ATT doit tirer toutes les conséquences de sa mauvaise gestion de la situation et tirer sa révérence. En quoi faisant ?
1: En déclarant l'état d’urgence sur l’ensemble du territoire. Ceci aura comme conséquence immédiate  de mettre en veilleuse toutes les activités  politiques et civiques,

2: En remettant les pleins pouvoirs à un conseil de défense de la République (CDR) qui sera composé de toutes les forces vives de la nation et qui assurera une transition illimitée (jusqu'a l'arrêt des combats et le retour de la paix qui aboutira aux négociations).

3: Les élections seront d'office renvoyées aux calanques grecques, tous les moyens des candidats doivent être mobilisés au service de la nation par le comité de défense de la République

C’est la pilule à avaler si nous voulions préserver l’unite nationale du Mali

Yachim MAIGA
Port –Au Prince, le 2 Février 2012