mercredi 20 janvier 2016

Réaction à la marginalisation de chrétiens dans le gouvernement malien





Sans vouloir rouvrir un débat qui semble clos, je suis chagriné de voir qu'ont crié haro sur mon cousin Elie Coulibaly qui n'a fait que dire haut ce que plusieurs de nos concitoyens disent bas.
C’est très facile de balayer d'un revers de la main les interrogations d’Elie en s’arrogeant le rôle de maitre de morale ou d’instruction citoyenne comme tente de le faire mon frère Tamboura.  
Les interrogations d’Élie ont tout leur sens dans un pays ou désormais la collision entre le politique et le religieux est une réalité.
N'ayons pas peur de débattre même sur des sujets qui fâchent ou qui mettent mal à l'aise, car ce qui tue le plus c'est l'hypocrisie de paraitre propre, moral ou patriote et de considérer l’autre comme le baudet, le méchant.
Sur ce forum, des questions relatives à l’ethnicisation de certains services.
Il n’est pas rare d’entendre dans les «grins » et même dans les services, des propos comme : il y a trop de dogons et de nordistes dans le gouvernement….
On ne peut pas interdire a quelqu’un de réfléchir, ni d’émettre une opinion.
Dès qu’il y a questionnement c’est qu’il y a là, un malaise, qu’il soit individuel, circonscrit ou général.
La question qui se pose pour moi, c’est que tout tourne autour du pouvoir.
Le pouvoir ne se donne pas, il se prend. Et pour le prendre, il ne suffit pas d’être chrétien ou musulman, ou chrétien /musulman compétent mais d’être dans les « parages » du pouvoir à quelque niveau que ce soit, en tous les cas au Mali voudrais-je préciser.
Notre forum doit être un espace de tolérance ou chacune et chacun pourrait développer ses idées et émettre ses opinions, sans être taxé de baudet.
Oui au Mali si on n’y prend garde, tôt ou tard, nous serions confrontés dans un futur proche à un système d’apartheid ethnico religieux, car ce sont hélas nos politiciens qui jouent avec le feu.
Donc débattons des maintenant au lieu de remettre à plus tard les sujets qui fâchent.
Il ne s’agit pas de dire que nous nos religions vivent en harmonie, ou que nous n’avons pas de problème ethnique partout au Mali. Regarder seulement la prolifération des associations à connotation régionale ou ethnique au Mali. Au-delà de la promotion culturelle, ces associations sont des remparts pour la défense des intérêts y compris des intérêts politiques, donc du pouvoir.   
Il revient au pouvoir d’approfondir la réflexion pour anticiper afin d’éviter le pire.
La rébellion au Nord, qu’elle soit juste ou pas, en est une parfaite illustration.              
Au Mali, nous prions beaucoup à l’église, à la mosquée et dans les bois sacrés, mais la prière à elle seule, ne saurait suffire, il nous faut travailler et la gestion c’est l’anticipation.
J’imagine que celles et ceux qui nous dirigent sont parfaitement conscient(e)s de la question.
Bien à vous

Kinshasa, le 20 janvier 2016

Yachim