Sans vouloir
rouvrir un débat qui semble clos, je suis chagriné de voir qu'ont crié haro sur
mon cousin Elie Coulibaly qui n'a fait que dire haut ce que plusieurs de nos
concitoyens disent bas.
C’est très
facile de balayer d'un revers de la main les interrogations d’Elie en
s’arrogeant le rôle de maitre de morale ou d’instruction citoyenne comme tente
de le faire mon frère Tamboura.
Les
interrogations d’Élie ont tout leur sens dans un pays ou désormais la collision
entre le politique et le religieux est une réalité.
N'ayons pas
peur de débattre même sur des sujets qui fâchent ou qui mettent mal à l'aise,
car ce qui tue le plus c'est l'hypocrisie de paraitre propre, moral ou patriote
et de considérer l’autre comme le baudet, le méchant.
Sur ce forum,
des questions relatives à l’ethnicisation de certains services.
Il n’est pas
rare d’entendre dans les «grins » et même dans les services, des propos
comme : il y a trop de dogons et de nordistes dans le gouvernement….
On ne peut pas
interdire a quelqu’un de réfléchir, ni d’émettre une opinion.
Dès qu’il y a questionnement
c’est qu’il y a là, un malaise, qu’il soit individuel, circonscrit ou général.
La question qui
se pose pour moi, c’est que tout tourne autour du pouvoir.
Le pouvoir ne
se donne pas, il se prend. Et pour le prendre, il ne suffit pas d’être chrétien
ou musulman, ou chrétien /musulman compétent mais d’être dans les « parages »
du pouvoir à quelque niveau que ce soit, en tous les cas au Mali voudrais-je préciser.
Notre forum
doit être un espace de tolérance ou chacune et chacun pourrait développer ses idées
et émettre ses opinions, sans être taxé de baudet.
Oui au Mali si
on n’y prend garde, tôt ou tard, nous serions confrontés dans un futur proche à
un système d’apartheid ethnico religieux, car ce sont hélas nos politiciens qui
jouent avec le feu.
Donc débattons
des maintenant au lieu de remettre à plus tard les sujets qui fâchent.
Il ne s’agit
pas de dire que nous nos religions vivent en harmonie, ou que nous n’avons pas
de problème ethnique partout au Mali. Regarder seulement la prolifération des
associations à connotation régionale ou ethnique au Mali. Au-delà de la
promotion culturelle, ces associations sont des remparts pour la défense des intérêts
y compris des intérêts politiques, donc du pouvoir.
Il revient au
pouvoir d’approfondir la réflexion pour anticiper afin d’éviter le pire.
La rébellion au
Nord, qu’elle soit juste ou pas, en est une parfaite illustration.
Au Mali, nous prions
beaucoup à l’église, à la mosquée et dans les bois sacrés, mais la prière à
elle seule, ne saurait suffire, il nous faut travailler et la gestion c’est l’anticipation.
J’imagine que
celles et ceux qui nous dirigent sont parfaitement conscient(e)s de la
question.
Bien à vous
Kinshasa, le 20 janvier 2016
Yachim