lundi 26 mars 2012

CNRDRE: Faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ?

CNRDRE:
 Faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ?
Les hommes politiques commencent à sortir de leurs trous pour donner signe de vie. Histoire aussi de prouver à leurs militants et supporters qu’ils sont bel et bien prêts pour le starting bloc  du 29 avril, auquel ils tiennent comme a la prunelle de leurs yeux. N’allez surtout pas leur dire que le 29 avril c’est du passé. Ils vous cracheront dessus et vous accuseront de tous les maux du Mali : Niengo, hasigui et j’en passe.
On savait ou on pouvait deviner la position d’Oumar Mariko du Sadi, le premier à faire allégeance à la junte militaire. Mais on attendait surtout avec un mélange d’angoisse et d’appréhension la sortie médiatique des mastodontes de la classe politique malienne. 
Ils ont parlé et le moins que l’on puisse dire est que la montagne a accouché d'une souris. Ils se sont comme il est de coutume, essayé de marcher sur des œufs, tout en caressant le loup et l’agneau.  D’un coté, ils reconnaissent a l’image de IBK, les causes du naufrage du régime ATT, mais de l’autre coté condamnent avec une énergie le coup. C’est ce que nos politiciens au bord du djoliba, appelaient jadis la politique de la souris.  Revenant aux différentes déclarations de nos braves « leaders », on constate non sans amertume, qu’ils ne proposent aucune solution de sortie de crise en dehors du retour au fameux désormais fétiche du mali : 29 avril.
Je ne suis pas surpris de l’attitude des politiques, même si je suis déçu qu’ils n’aient pas pu se départir de leur eternel calcul politique au profit du Mali. Que des politiciens  de la trempe d’IBK refusent d'ouvrir les yeux pour comprendre que même sans le coup d’état, il ne saurait être question d’élections le 29 avril, tant la situation de guerre au nord du Mali ne s’y prête pas.  Vouloir forcer des élections le 29 avril 2012, aurait été une insulte à toute cette tranche de la population  malienne, qui vit dans l’angoisse dans la peur quelque part en exil, ou toute cette population déplacée.
Ouvrons, enfin les yeux, un Gouvernement incapable d’assurer la sécurité de l’élection de 125 conseillers nationaux, peut –il assurer des élections générales. Que dit-on du couplage du referendum, qui constitue déjà une entorse à la constitution. Si le 29 avril  devrait avoir lieu, on aurait assisté en spectateurs un coup anticonstitutionnel: un referendum ne peut être organisé si une partie du territoire est menacée.
Encore une fois nos politiciens continuent de narguer le peuple au non duquel ils agissent par leur aveuglement à ne voir que ce qui les arrange: les élections. Soit ils sont incapables d’analyser l’infaisabilité des élections, auquel cas, ils devraient changer de profession. Soit ils savent en leur for intérieur que le 29 avril est un leurre,  tout en continuant de faire comme si, ce qui revient à dire qu’ils s’en moquent du peuple.
J’imagine qu’ils sont conscients que les élections ne sont pas tenables le 29, même s’ils continuent à s'accrocher  comme jadis en 1991 ou Moussa Traore tenait à son congrès du 28 mars 1991.
L’argument principal avancé qui consiste à dire que c’est un recul de 20 ans, ne résiste pas non plus à un débat. En effet, il a fallu qu'il y ait un 26 mars 1991, pour qu’ATT entre par effraction dans l'histoire. On peut tourner une page certes, mais ayons l’humilité et la mémoire de ne pas déchirer une page de notre histoire : nous discutons et défendons aujourd’hui un acquis qui est passe par un coup d’état. N’est-ce pas ATT qui a eu à dire pendant la transition, aux leaders politiques, qui le harcelaient de rendre le pouvoir que tant qu'il y a mauvaise gouvernance, des coups d'état il y en aura toujours.
Et oui la roue de l'histoire tourne implacablement à une vitesse de TGV et tant pis pour les lève-  tard.  Battons nous pour le Mali et non pour un homme ou pour un régime. Seul le Mali doit compter. Si c'est le changement qui doit apporter le bonheur et la paix, tant mieux. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, aimait  à dire feu Me Demba Diallo.
Le Bateau Mali tangue, tangue encore, mais faisons en sorte qu'il ne chavirera jamais
Aucun malien fut-il de la diaspora n'est indifférent à ce qui se passe. La situation du Comite national de redressement de la Démocratie et la restauration de l’Etat, CNEDRE, ressemble à une goutte d'eau prés à la junte d'un certain Moussa Dadis Camara de la Guinée. En effet, ce sont des hommes de troupe qui ont osé franchir le pas, de faire fait le coup, donc quelque part , ils peuvent et doivent bénéficier des circonstance atténuantes en ce qui concerne leur errements pour trouver leurs marques. Pour autant ils ne sont pas dédouane.
Je ne suis pas putschiste et je laisse le soin à ceux qui connaissent mes convictions de dire si oui ou non je suis putschiste.  Car de 1991 a ce jour fatidique du 22 mars 2012, je suis resté constant dans mes prises de position: 1991 a enfanté un monstre démocratique (vol gabegie, corruption, clientélisme, attisme), qui lui même vient d'enfanter par césarienne un autre monstre (jeunesse, amateurisme, insouciance, immaturité, etc.)
Un père peut être amené à renier son fils, mais jamais une mère ne renie son rejeton. Alors notre Mère patrie le Mali,  va t- elle jeter son bébé monstre avec l'eau du bain???
Là est le véritable questionnement. Il ne s'agit plus pour moi de disserter sur le Non du coup d'état. Oui pour le Non au coup d'état. Mais qu'allons-nous faire?
Quelque soit la réponse à cette question, il nous faut trouver une solution au 29 avril: Avec ou sans le coup d'Etat le 29 avril était irréaliste et irréalisable.
Moi, à son temps, le 20 février 2012,  je suggérai une transition ou ATT se démettait et remettait le pouvoir à un conseil de transition que j'avais appelé Conseil de défense de la république.
Cela aurait eu le mérite de nous éviter ces pillages, ces sanctions, ces condamnations unanimes de la communauté internationale et cette incertitude ou personne ne sait dans quelle direction tanguera le bateau Mali?
Maintenant que les démocrates, pensent qu’il ya péril en la matière, il faut vite trouver la solution : Est-ce le retour d’ATT aux affaires ? Je ne crois pas, parce qu’il n’observait que le statu quo. Ou peut être les démocrates, devraient amener la junte à mettre très rapidement sur place une sorte de Constituante qui siégerait comme un parlement d’exception et qui devrait s’ouvrir a toute la société civile et de ce qui reste de la classe politique.
Quelque soit la solution à arrêter, il faut aller vite car le temps joue contre nous. Il ya le Nord qui attend et qui presse.
Puisse le bateau mali sortir très rapidement de ces eaux boueuses et nauséabondes pour retrouver les berges du Djoliba sur lequel brillera demain un soleil de vie et d’espérance.

Yachim
Port-au prince 27 mars 2012


jeudi 22 mars 2012

Tous pour le Mali debout

Tous pour le Mali debout

J'ai envie de dire à moi et à tous, sachons raison garder, même en cette période exceptionnelle de la vie du mali.
J'ai envie aussi de me poser la question suivante: S'il faut choisir entre le Mali et la démocratie, qu'allai-je choisir?
Vous l'aurez deviné : je choisirai sans réfléchir :
 LE MALI AUJOPURD'HUI, LE MALI DEMAIN, LE MALI TOUJOURS
Non, ce n’est pas un slogan creux. Nous devrions tous nous mettre derrière le Mali.
Ce n’est pas le coup d'état en tant que tel qui est à condamner ou pas, mais c'est pourquoi et comment est on arrive la?
Point besoin pour moi de revenir sur ma position exprimée avant ce jour fatidique.
Quelque soit l'issue de la situation, nous devrions rester vigilants pour aller dans le même sens: Le rétablissement de l'autorité de l'Etat et la défense de la république.
Si ATT est renversé, ce qui semble se confirmer, ne tournons pas dos à la junte militaire qui n'a fait que réaliser ce à quoi tout le monde s'attendait: la République est à terre depuis longtemps.
Si la junte a pu faire  ce que nous vivons aujourd’hui  c’est que nous intellectuels, nous politiciens avons failli à notre rôle : la gestion et la bonne gouvernance.
Allons-nous continuer nous à observer en spectateurs passifs ? Ou Allons nous agir? Et Comment?
Je ne suis pas un putschiste, mais si je dois choisir entre le Mali et la démocratie qui n'est pas un dogme ou un  fétichisme, je choisirai sans regret: LE MALI

Hier comme aujourd’hui, je continue d’assumer mes opinions, qui n'engagent que moi. Mais le plus important est que chacun de nous s'engage avec force et conviction dans tout ce qu'il fait. Nous devrions éviter de tomber dans  la même erreur du passé : c'est à dire rester passif et dire que c'est l'autre qui va régler nos problèmes.
Mon intime conviction me dit qu'il faut accompagner la junte, l’encadrer et ne pas la laisser se  décourager. Ces jeunes gens de la junte sont des maliens comme nous, et ce sont eux qui meurent sut le front pour le Mali. C’est pourquoi il faut les mettre devant leur responsabilité. Ils doivent sentir le poids du peuple sur leurs épaules.
Au delà des prières qui nous faisons chaque jour, nous devrions surtout redoubler d'ardeur.
Au dedans ou au dehors, tous debout sur les remparts avec ou contre la junte pour mourir pour le Mali et non pour un homme ou pour un régime

Yachim MAIGA
Port-Au Prince, le 22 mars 2012


jeudi 1 mars 2012

Contribution : À la Conférence débats : La crise du Nord Mali face à la double équation socio-politique et institutionnelle...

Contribution de Yachim Yacouba MAIGA

À la Conférence débats :
La crise du Nord Mali face à la double équation socio-politique et institutionnelle...

Maison de la Presse, Bamako, Mali, 1 Mars 2012 

Les assurances d’ATT à la classe politique d’organiser, vaille que vaille les élections du 29 avril ne convainquent que ceux qui pensent que leur heure est arrivée.
Est-ce une naïveté ou une obstination de croire que les élections peuvent se tenir sur une partie du territoire, tout en excluant une frange importante de la population malienne ?

J’ai honte de nos hommes politiques, qui continuent de  prendre pour réalité leur désir d’accéder à Koulouba, même au prix d’une scission du territoire national.
Ouvriront-ils finalement un jour les yeux pour se rendre à l'évidence ? J’en doute fort car la seule chose qui compte pour nos braves hommes politiques qui ont repris du service, c'est l’organisation des élections. Mais de quelles élections pourrait-il s’agir ?

Peut-on parler de referendum dans un pays coupé en trois ? 

1 : les maliens libres de leurs mouvements et de leurs droits de vote,
2 : les maliens pris entre l’étau des rebelles du MNLA et l’enclume des militaires et non libres de leurs mouvements et leurs droits de vote, contrairement au premier groupe.
3 : Enfin les maliens réfugiés, estimés à prés de cent vingt mille, à jamais traumatisés par ce qui leur arrive, ne rêvant depuis que d'une chose : retrouver la paix et leurs maisons.


Ceux qui sont accrochés aux élections doivent ouvrir les yeux et ne plus considérer la date du 29 avril comme une sorte de  « Kômô » à ne pas transgresser. Le 29 avril n’est ni le « Kômô », ni la Bible ni le Coran.

Nous sommes de ceux qui, dès le début des hostilités, ont avancé l’idée d’une inévitable transition pour toutes les raisons précitées.
A cet effet, nous préconisions de ne pas attendre le matin du 29 avril 2012 pour se rendre à l’évidence : l’impossibilité d’organiser sur le territoire national des élections pour tous les maliens sans exclusifs.

Si les élections ne peuvent pas se tenir, nous ne pouvons échapper à une transition.  A notre niveau la question n’est plus à la probabilité d’une transition, mais de savoir avec qui ? Et pendant quelle durée?

C'est plus facile de répondre à la première question : avec qui Sans ambages nous répondrons avec tous les maliens patriotes et volontaires.
Il ne s'agit point pour nous d’une transition prévue par la Constitution. C'est à dire un intérim du Président de l'Assemblée nationale pendant 40 jours (c'est ce que dit la constitution). Une telle transition constitutionnelle ne résoudra pas de toutes les façons les problèmes. Elle ne pourra pas résoudre le problème de la rébellion, ni celui des élections en 40 jours car pendant ce temps selon les juristes, le Président intérimaire ne peut même pas former un nouveau gouvernement, à plus forte raison prendre des décisions importantes engageant la Nation.

Alors que faire comme disait Lénine?
Il faut à notre humble avis, une transition forte mais légitime qui aura comme principale tache le rétablissement de l’autorité de l’état au nord et la préparation des états généraux de la nation.
Après le rétablissement de la paix sur le territoire et la gestion des refugiés, la transition devrait s’atteler à l’élaboration d’une  nouvelle constitution qui prendrait en compte l’éternelle donne de la rébellion Nord Mali.

Cette transition devra être sous la férule d’un Conseil de Défense de la République, et pour cela la vraie alternative qui s'offre  à nous est la suivante:
Si ATT aime encore le Mali qui lui a tout donné, s’il a encore un peu de logique militaire, il fera ce que Sun Tzu le stratège militaire chinois recommandait en la matière : s'effacer au profit de patriotes civils et militaires volontaires, en mettant lui même en place le Conseil de défense de la République. Il sauvera ainsi ce qu’il y a à sauver en s'effaçant dignement pour l’intérêt supérieur de la nation malienne

Notre General ATT aurait pu et aurait du déclarer depuis fin janvier l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire. Il aurait eu les coudées franches pour laisser la place à ce Conseil de défense de la République sans humiliation, car comme disait Montesquieu dans « esprit des lois », « une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi, mais elle doit être loi parce qu’elle est juste »

Des patriotes sincères, honnêtes qui n’ont pas été impliqués ni de prés ni de loin à la gestion désastreuse de ces dix dernières années prendront le destin de la République pendant une durée de 24 mois.

Ce Conseil de défense de la république devrait avoir tous les pleins pouvoirs en décrétant l’état d’urgence et en mobilisant toutes les ressources de l’Etat pour la défense de la république.
D’ores et déjà, les contribuables seraient reconnaissants aux  partis politiques qui retourneraient les subventions reçues de l’Etat au trésor public pour les remobiliser ailleurs. Au nom de l’intérieur supérieur de la nation nos candidats aux élections peuvent don de leurs cautions de dix million à l’armée malienne pour la défense de la République.    

C’est l’ultime option, car il ne faut pas compter sur l'option consensuelle politique pour les raisons évidentes de profonds désaccords entre les principaux leaders du paysage politique malien.
Est-il superflu de rappeler à ce niveau que tous les hommes politiques qui gravitent au pouvoir de 1991 à maintenant sont tout autant comptables qu’ATT dans la situation actuelle.
Souvenons-nous seulement de ce leader d'un grand parti ci-devant candidat présidentiel, qui disait qu’il fallait être avec ATT pour ne pas avoir la sécurité d'état dans le dos.
Point besoin d’être politologue pour déchiffrer un tel message d’un chef de parti qui a accompagné et cautionné la gestion consensuelle d’ATT.
Récemment encore un autre mastodonte de la classe politique malienne, dont certains "somas" lui prédisaient Koulouba, disait qu’il n’est pas griot mais qu’il ne peut pas passer sous silence l’excellent travail d’ATT.
Les exemples sont nombreux qui prouvent a suffisance le naufrage de la presque majorité de la classe politique malienne.  On ne peut donc, pas compter sur la classe politique actuelle malienne qui a montré ses limites dans la gestion car n’ayant pas été capables d’anticiper sur les événements.

Sur qui compter alors pour mener une transition patriotique ?
Ne nous sous-estimons pas. Notre cher pays compte de civils et de militaires valables comme ce jeunot de capitaine BAD, mort héroïquement à Aguel-hoc, les armes à la main, j’allais dire  sans armes mais avec honneur et dignité.

La mort de BAD et de tous les autres anonymes militaires noirs ou blancs sur le champ de l’honneur à Aguel Hoc et dans d’autres contrées, doit être notre hymne, l’hymne pour la défense de la république. Les patriotes civils et militaires attendent beaucoup de nous, ils ont besoin de notre confiance et de notre accompagnement pour accomplir l’action salvatrice qui nous conduira vers une transition légitime.

Chaque malien est aujourd’hui responsable de ce qui pourrait arriver demain c’est pourquoi nous ne devrions et ne saurions rester passifs, car comme le disait Thucydide, Historien grec du Vème siècle avant notre ère : « Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile »

Yachim MAIGA
Malien de la diaspora en Haïti
Tel : +50934540666
Port-Au Prince, le 29 Février 2012