mardi 8 août 2017

 
 
La Cour constitutionnelle du Mali demande dans sa décision rendue suite aux plaintes déposées par un groupe de députés, de corriger les erreurs et omissions dans la mouture de la révision constitutionnelle. Ce qui revient à renvoyer, sans le dire , la mouture à l'Assemblée nationale.
Problème: le parlement qui n'a voté que 50 lois sur 90 au cours de sa session ordinaire d'avril, sera rappelé en extraordinaire pour revoir leur mauvaise mouture , pourtant passée dans les maill...es dans un premier arrêt de la Cour Constitutionnelle du 6 juin passe.
Leçon à retenir: les députés requérants ont sauvé la face de nos neuf mages de la Cour, car s'il
n'y avait pas eu recours, la mouture truffée d'erreurs matérielles serait tout de même votée. À leur décharge, nos neuf mages dans leur grande sagesse et avec toute leur expérience , ne pouvaient déceler toutes les erreurs matérielles en moins d'une journée. D'ailleurs ces erreurs qui ont finalement sauvé la face de nos neuf mages et de nos honorables députés et Ministre en charge.
Janjo donc à nos neuf magistrats qui ont renvoyé grâce au coup de pouce des députés requérants, la mouture à notre Ministre Tapo qui n'a jusque là pas beaucoup de baraka avec les défis à lui confies: en 1997 il a lamentablement échoué dans l'organisation des élections générales en tant que Président de la première CENI
Et le voila en face d'un autre échec: va t'il cette fois ci tirer la leçon qui s'impose en démocratie: démissionner?
Quand on joue mal dans une équipe soit on cede sa place soit l'entraîneur se charge de te faire remplacer.
En attendant mettons tous la balle à terre et jouons ensemble pour le Mali: le patrimoine de toutes les plateformes...

Visite de la procureure de la CPI au Mali : attention au piège !


Visite de la procureure de la CPI au Mali : attention au piège !

Dans le JT de 20H de l’ORTM du 7 Aout 2017, le Ministre malien de la Justice, Me Ismail Konate, annonçait dans une naïveté déconcertante, la visite prochaine du procureur de la CPI, Fatou Ben Souda. Le Ministre était visiblement fier de cette annonce et ne se doute point de ses conséquences pour le Mali. Il ajoute même que les fosses communes découvertes dans le Nord du mali, prouveront les crimes que certains rebelles ont commis. Qui a découvert ces fameuses fosses communes dont on parle beaucoup ces derniers jours ? Qui sécurisent ces fosses communes en attendant une éventuelle enquête internationale à défaut d’une enquête nationale car l’état malien n’ayant pas l’autorisation de s’y rendre pour le moment. Le Ministre en charge de la justice équitable s’est même offert un commentaire de trop en ciblant les rebelles comme auteurs des fosses communes. Certes de lourds soupçons pèsent sur les rebelles, mais lui Ministre est mal placé pour tirer des conclusions avant même l’enquête.     

L’état malien est mal barré, absent du théâtre de ces fosses communes, il n’a aucun pouvoir, ni de les sécuriser pour éviter toute manipulation, ni  d’enquêter sur place. Peut-il compter sur ceux qui ont découvert les fosses communes et sur la procureure de la CPI ?  J’en doute fort car il y a bien avant la découverte de ces fosses communes des exactions sues de tout le monde, notamment l’assassinat lâche du capitaine Bad et ses compagnons égorgés à Aguelhoc.

Penser maintenant que la visite de Fatou Ben Souda est une chance pour le Mali d’attraper les vrais auteurs des crimes odieux commis dans le Nord du mali, serait de la naïveté au sommet de l’état malien.

C’est pourquoi il ne sied pas à un Ministre de la république d’applaudir des deux mains la visite de la  procureure de la CPI, car ça pourrait se retourner contre le Mali. La visite de cette dernière sur le théâtre des atrocités ne devrait en aucune manière se dérouler sans la partie malienne. C’est de cela dont nous avions besoin d’être rassurés, Monsieur le Ministre en charge de la justice équitable.

Evitons le zèle excessif et les déclarations qui pourraient couter cher à l’état malien plus tard. Si nous chantons le janjo a Fatou Ben Souda et que demain, ses conclusions pointent non pas les rebelles, mais les militaires maliens et les milices pro gouvernement, qu’allez-vous dire aux maliens ?

Les faits sont têtus : un seul soit disant djihadiste a été arrêté et jugé pour le fameux crime que nous connaissons tous : destruction de mausolées à Tombouctou, tandis que ceux-là qui ont égorgé froidement le Capitaine Bad et ses compagnons courent toujours disons se la coulent parmi nous.  

Sachons, donc, raison garder, pour ne pas auto condamner par avance l’état malien dans ce nouvel épisode de distraction de fosses communes, qui hélas ni le Ministre ni un autre membre du gouvernement ne peut vérifier car interdits de fouler le sol de Kidal.

Le vrai et seul combat qui vaille d’être mené, est celui de l’union sacrée autour de la République. Il est temps de mettre fin à la recréation de la révision constitutionnelle pour nous remettre au travail : ramener la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire afin de peser d’une seule voix sur toute enquête internationale concernant le Mali.   YM

Kinshasa, le 8 Aout 2017