samedi 12 janvier 2013

12 Janvier 2010: je me rappelle

12 janvier 2010-12 janvier 2013: trois ans déjà.
Comme si c'était hier seulement, je revoyais les larmes, les pleurs, de ceux et celles qui ont perdu des frères, des maris, des épouses, des enfants, des êtres chers dans le terrible séisme qui a dévasté Haïti.
Ce matin, 12 janvier 2013, je suis retourné sur les décombres de l'hôtel Christopher pour me souvenir que la mort et la vie sont deux faces... d'une même pièce.
Jamais un rescapé de ce seime ne pourra faire table rase de ce qu'il ou elle a vécu pendant 52 longues secondes de 16h53.
Ce matin aussi, j'ai dû  mobiliser toutes mes forces pour me décider à me rendre sur la tombe des deux étudiantes africaines de l'Institut Aime Césaire de Port au Prince, mortes dans le tremblement, et dont j'ai eu la redoutable responsabilité d'enterrer leurs restes selon le rite musulman à la demande des parents de l'étudiante sénégalaise Fatou Fall.
Je me rappelle encore comme si c’était hier des chaudes larmes que j'ai versées pendant la prière aux morts. Je priais sur deux êtres que je n'ai jamais connu de leurs vivants et que tout me lie à elles désormais. Oui ce sont mes filles, oui ce sont mes sœurs venues de leur lointaine Afrique à la recherche du savoir.
Personne ne peut échapper à son destin.
En ce jour du 12 janvier 2013, je m'incline devant toutes les dépouilles du séisme. Ils ne sont pas morts, ils vivent en chacun de nous.

Le sort a voulu qu'au moment même ou je commémore les disparus du séisme, là-bas, loin d’Haïti, dans mon pays natal, dans ma patrie, un autre destin est entrain de se jouer: des femmes et des hommes, des êtres chers sont tombés sur le champ de l'honneur en défendant leur patrie.
La guerre contre les islamistes est une guerre juste qu’on ne peut éviter.
La liberté, notre liberté sur notre patrie, le Mali, a un prix,
Ce prix est la mort pour la patrie pour que vivent les survivants ;
Plutôt la mort que l'humiliation, tel devrait être notre credo au Mali.

Port-Au Prince, le 12 janvier 2013

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