samedi 12 janvier 2013

Le Mali:Jamais je ne te trahirai

Le Mali
Jamais je ne te trahirai

Le Mali que nous avons connu, c'est à dire fier, debout et digne, a cessé d'exister.
C'est dur de l'admettre mais c'est la triste réalité avec laquelle il va falloir s'y habituer.
Ceci étant, revenant à une question qui taraude beaucoup parmi nous, a savoir n’est-il pas mieux que la France  recolonise le Mali,  je dirai simplement que la France n'a plus besoin de nous recoloniser pour nous dicter sa loi.
Désormais la France, aujourd'hui sauveur du Mali, peut légitimement nous imposer une ligne dans les négociations futures. Une fois que les rebelles finissent de replier sous la force des français, nos sauveurs, les français, comme jadis l'URSS en RDA après la seconde guerre mondiale, nous diront de choisir entre l'autonomie des régions du nord ou l'humiliation suprême: la prise de Bamako.
Bien sur que si je suis dirigeant a Koulouba je ne réfléchirai pas 1 seconde pour choisir l'autonomie.
N'oublions que cette guerre est une guerre géostratégique ou la France a l'occasion rêvée de pouvoir exploiter les ressources énergétiques du nord. Elle qui ne possède plus de ressources. Pour ce faire, elle joue gros en aidant tous les protagonistes:
Aider le Mali a ne pas disparaitre (cela n'arrange aucune nation du monde), et ensuite conduire les négociations vers l'autonomie pour pouvoir exploiter avec l'accord et du Mali et de Azawad les ressources du Nord.
Ca parait presque utopique, mais c'est mon intime conviction d’analyste rêveur.
Revisitons ensemble quelques bizarreries soudaines qui viennent de se produire dans l’intervalle de deux semaines. Une semaine plutôt, les rebelles, version Ansardine d’Iyad Aghaly venait de faire connaitre leur position: autonomie. Deuxième bizarrerie : Juste a la veille de l’ouverture des négociations prévue le 10 Janvier 2013 au Burkina,  les hostilités se déclenchent et en deux jours de combat, le Mali entier est ébranlai,  
Troisième bizarrerie : il a suffit de quelques heures a l'armée française de se déployer à Sevare et comme par enchantement au même moment, le Président français présentait ses vœux aux diplomates  qui avaient la primeur des combats sur le terrain.
L’enchainement des événements soulève une curieuse coïncidence. Est-ce le hasard ? Ou est-ce une planification orchestrée avec une main de maitre ?  Je n'en sais rien, mais je doute du hasard donc je crois a un plan savamment organisé contre le Mali, au moment, nos minables politiciens s’allient aux démons de la division. Helas au moment ou le sort de la nation malienne se joue entre Douentza et Konna, nos politiciens alimentaires, assoiffés et affamés s’ameutent dans les rues de Bamako pour on ne sait quel but.  

Bon allons, me diriez vous, l'essentiel est que les français nous ont aidés à stopper l'avancée des rebelles vers le sud et il faut les rendre gloire.
D'ailleurs les rebelles n'en veulent même pas du sud. C'est juste une manière de mettre la pression, à la limite une manière de nous exclure des négociations prochaines.
Quel négociateur malien pourrait-il relever la tète lors des négociations après cette énième humiliation pour exiger quoi?

« Malheur aux vaincus criaient les romains qui venaient de vaincre sur l'armée gauloise » Cette terrible boutade pourrait bien s'appliquer a nous maliens. Malheur a nous vaincus et humilies. Nous ne sommes plus en capacité d'exiger quoi que ce soit.
Les français, nos sauveurs, feront de nous ce qu'ils voudraient sans avoir à nous  recoloniser.
Nous leur serons éternellement reconnaissants en chassant les rebelles de la partie utile du Mali. En contre partie nous leur dirons de faire ce qu'ils voudraient du nord, cette partie maudite par ou tous nos malheurs arrivent.
Apres tout, en nous débarrassant de cette partie maudite, qu'est le Nord, on pourra enfin vivre en paix et sans crainte de rébellion. Alors seulement, on pourra s'occuper de nos manifestations de rues, de nos grèves illimitées, et  autre sit-in. Nous pourrons tranquillement de nouveau battre le pavé avec les sacs de riz, de the et de sucre pour nous faire élire.
Quant aux nordistes qui n’en veulent pas de l’autonomie, ils ont le choix de nous rejoindre plus au sud, ou de rester là-bas dans cette  partie  que même les harikoy, les hakoye et gandakoye ont abandonné.
 Dites-moi que je rêve,
Meurtri par le manque de sommeil,
Je fais des hallucinations,
Je ne sais plus qui je suis,
Même si je sais, où je suis,
Je sais que je viens du Mali,
Je sais aussi que je viens du Nord ;
De ce bled perdu
Au bord du fleuve Niger,
Entre les rochers de Tobon Tondo
Et les dunes de sables de Hiya hondo
Ansongo,
Afoudou pour les natifs,
Que j’aimerai tant te revoir ;
Hélas, le triste destin ;
A choisi son camp ;
Je ne te verrai pas de sitôt ;
Pas avant que je ne choisisse ;
Mon camp à moi;
Le camp de la vérité ;
Le camp du passé et du présent ;
Le camp du futur ;
Ce camp est toi ;
Mali- ma chère patrie,
Jamais, Je ne te trahirai




Yachim MAIGA

Port-Au Prince, le 11 janvier 2013 

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